Le CANON de 75

Le CANON de 75 Mle 1897.  

Orgueil des Artilleurs, protégeant les Poilus et adulé par le Pays, le canon français était bien supérieur au 77 Allemand... grâce à son tir rapide.



Assisté de son Caisson, il possédait 72 obus rapidement opérationnels.



Habituellement, il est tiré par d'impressionnants attelages au début de la guerre...


Suite à l'hécatombe des chevaux et l'évolution technologique, il est ensuite remorqué derrière des camions 



ou monté sur des automobiles.



Le canon en lui-même pèse 1140 kg et peut être déplacé, selon les terrains, par six ou sept hommes. 



Doté d'un système de frein hydraulique pour amortir le recul, il gardait un pointage précis pendant environ une vingtaine de coups.



Ainsi il pouvait tirer environ 15 à 20 coups par minute pour des équipes bien entraînées, soit un coup toutes les quatre ou trois secondes !



Sa munition est à balles (Shrapnells) ou explosive.
Sa portée pour des obus à balles était environ de 8,5 kms.



Exceptionnel fusain du Peintre aux Armées Lucien Jonas réalisé "sur le vif"en décembre 1915, avec le commentaire: "le ton du terrain est obtenu par la boue, couleur locale..."

Habituellement, il y a un Maréchal des Logis, Chef de pièce et six servants.



Les artilleurs se sont livrés des duels qui ne reposaient pas sur le hasard, mais à de savants calculs mathématiques, observation des distances, dérives dues au vent ou aux conditions climatiques de l'air, étude du relief... etc... 


Et parfois, le "retour à l'envoyeur" était sévère...



Front de Verdun



Ici un autre exemple, avec les artilleurs enterrés sommairement, à gauche de la photographie...




Il est déjà bien loin, le temps champêtre des grandes manoeuvres de 1913 où les paisibles agriculteurs étaient au spectacle!...



Dès le début de la guerre, des batteries sont consacrées à la lutte Anti-aérienne avec ici, la présence d'un Télémètre Barr & Stroud sur trépied.


Pour plus d'efficacité, des versions du 75 ont été montées sur automobiles



En affûts Anti-aériens mobiles...







Pour des chars, comme le St-Chamond




Et même sur certains types de navires ou de sous-marins...




La fabrication des munitions de 75 (plus de 200 000 000) a été généralement réalisée par des femmes, ouvrières, remplaçant les hommes mobilisés, partis au Front.



Cette participation des femmes dans les usines, au côté d'hommes convalescents de blessures ou réformés, a contribué à leur émancipation dans la société française et le début de mouvements féministes...



Etrange destin, pour ces ouvrières d'engins de mort, qui pour beaucoup, se retrouveront bientôt des veuves de guerre, victimes à distance de leurs homologues allemandes, et devront assurer seules, l'éducation des enfants orphelins...

Le Dimanche 7 Février 1915, une Journée du 75 lui est consacrée...



Sur cette affiche qui fait appel aux dons, on peut lire:
"Donnez, il y aura de la joie dans les tranchées!
Donnez, et ce que vous donnerez sera tout à la gloire du héros de cette journée, le canon de 75!
...le canon de 75 nous a permis d'espérer! Il était là, comme est là la vaillance française! Il est au yeux du monde le symbole de la victoire."

L'imagerie populaire fait alors du Canon de 75, un symbole de résistance et de combat de l'ennemi...


...depuis les discours de Paul Déroulède et les rêves de revanche, de la guerre de 1870, exprimés à travers des plaques patriotiques en hommage à l'Alsace et la Lorraine ...



sur les affichettes d'Emprunts...



à travers les nombreuses Cartes Postales d'époque au charme indéfinissable...





























...mais aussi pour des publicités:






...de nombreux objets: Réveils...



...Briquets...





...Cendriers...



Parures de Bureau...



Régules...


...Insignes de Journées...



...Porte bonheur à se passer autour du coup...



...et des livres en très grand nombre, dont certains ont été publiés bien avant la guerre...






























...d'autres sont des ouvrages "Techniques"...



... enfin, les "Objets dérivés" les plus communs ont été réalisés à partir des douilles de 75 et font partie de ce que l'on appelle des Travaux de Poilus:
Douilles gravées, parfois coquines...





























... avec des sujets symboliques ou futiles, dont les thèmes et les milliers de modèles différents sont à collectionner...




























...avec également des quantité d'objets qui ont été fabriqués à partir du laiton des douilles, dont suivent quelques exemples...
Bougeoirs,




Vases, tire-lire,



Lampe à pétrole, bouillotte,



Et des objets utilitaires en nombre infini...
Porte-lettres,


Porte-photo,


Porte-bonheur,



Ici même, un Poilu ingénieux a inséré une douille de 75 (déroulée et décorée d'un paysage de marais avec un échassier et quelques roseaux) sur le panneau central d'un petit meuble métallique...




L'Obus de 75, en lui-même a été souvent transformé en encrier ou objet divers.
La Fusée démontée a pu être transformée en coquetier et la ceinture de cuivre à la base de l'obus en coupe-papier...
Celui-ci, complet, est un souvenir d'une Ecole à Feu au Camp de Chambarrand en Mai 1903...



Le même type, recouvert d'une gangue de rouille, pièce retrouvée sur le Champ de bataille...


Toujours le même obus, mais pour les enfants et contenant des "Chocolats de Royat" de la "Marquise de Sévigné"...



Ici un éclat qui montre que de petites fractures de métal pouvaient se détacher et, fines comme des lames de rasoir, provoquer la mort sans blessures apparentes...



Ici, des exemples d'Obus: à balles, explosif, et de bombardement (lancé à la main) avec empennage...



Enfin, en annexe, deux accessoires de réglage, d'une part un Niveau de Pointage:



et ici, pour une évaluation rapide de la situation et facile à glisser dans la poche, le "Sitogoniomètre"...




En Mai 1939, le Canon de 75 reprend du service...
Couverture du Miroir du 10 Décembre 1939:



"Le canon de 75 et ses servants sont quelque peu boueux, sous leur abri savamment camouflé, à proximité du front. Ils n'en déploient pas moins une grande activité dans leur tir contre l'ennemi. Sous la surveillance du sous-officier chef de pièce (à droite), le chargeur pousse, parallèlement à la bêche solidement fixée en terre, l'obus dans la culasse que le tireur est prêt à refermer de la main droite. Quant au pointeur, il est à son poste, en face du tireur, et il regarde par l'ouverture du tablier de protection blindé."

Couverture du Miroir du 26 Mai 1940:



"Le 75, notre fameux canon de 75 n'a pas vieilli. Dans la guerre de mouvement qui s'est brusquement développée au nord-est de la France, les artilleurs de 75 ont effectué de terribles tirs directs sur les chars d'assaut ennemis"


à suivre...

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